Édito de la directrice

„Ich glaube an Konflikt. Sonst glaube ich an nichts.“ Heiner Müller

La saison 24/25 s’ouvre avec le spectacle Électre des bas-fonds de Simon Abkarian, créé au Théâtre du Soleil : une réécriture sombre et festive du mythe des Atrides. C’est l’histoire d’une combattante du quotidien qui devient la porte-parole des outragées, dans une lutte de tous les instants pour la dignité humaine.

Cette proposition marque le coup d’envoi d’une série de spectacles qui, tous, mettront en scène des personnages de femmes en révolte contre la société de leurs pères, bien décidées à faire entendre leur voix et contester la mainmise des hommes sur la politique.

La révolte a différents visages. Si elle finit mal dans Électre et Antigone, elle s’avère trouble et surprenante dans Les glaces, où une mère se solidarise avec la victime de son fils. Dans Fidélité(s) et L’odeur de la guerre, la révolte prend la forme de l’affirmation de soi de jeunes sportives. Dans Les jours de la lune, elle est la volonté de briser enfin, avec autodérision, le tabou des règles.

L’humour, révolte permanente contre les idées reçues et la morosité, aura aussi sa place. François Morel met en scène et joue dans Art avec « sa famille » des Deschiens, et Roll Gelhausen prend un malin plaisir à partager ses réflexions sur l’actualité politique luxembourgeoise.

Cette saison, vous allez retrouver des danseur·euses et des circassien·nes qui célèbrent la collectivité et le sens du partage, à l’exemple de la troupe Circus Baobab de Guinée, impressionnante avec ses acrobaties confinant au délire festif et cathartique.

Enfin, nous montons le dernier spectacle imaginé par Frank Feitler à partir du roman Zwei Herren am Strand, qui raconte la rencontre improbable de Charlie Chaplin et Winston Churchill face à un même combat – celui contre la mélancolie.

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