Édito de la directrice

C’est là le plus beau paradoxe de tous. Le sentiment de perte de contrôle, qui, à l’heure où j’écris ces lignes, nous accompagne depuis plus d’un an, a certes ébranlé nos certitudes, mais il a aussi révélé des forces cachées. Le théâtre, tantôt fermé jusqu’à nouvel ordre, tantôt ouvert sous réserve d’observer des règles sanitaires drastiques ou de jongler avec des changements de dernière minute, nous rappelle qu’il fait partie d’un secteur culturel aussi précieux que fragile. Le théâtre est décidément un lieu surprenant, bourré de ressources et d’inventivité, un lieu qui, même dans l’adversité, peut compter – avec le soutien dont il a bénéficié en haut lieu – sur la capacité d’adaptation et d’improvisation des siens.
Nous tous, public, artistes, équipe du théâtre, nous avons peut-être réappris à voir chaque événement artistique pour ce qu’il est : une surprise et un cadeau, un moment exceptionnel de grande intensité. Exceptionnelle, cette saison le sera sans doute, avec la finalisation de la transformation de l’ancien cinéma Ariston en seconde salle du Escher Theater. L’Ariston mettra en valeur les arts de la scène sous toutes ses formes – Jeunes publics notamment – à travers des créations encore plus intimistes et innovantes.
Au regard d’Esch2022 et de son leitmotiv, Remix culture, nous avons apporté un soin particulier aux propositions participatives qui stimulent l’échange, notamment entre artistes et spectatrice·eur·s ou entre professionnels et non professionnels. Enfin, nous n’avons pas oublié que nous avons besoin aussi – et maintenant plus que jamais – du souffle d’un certain Buster Keaton. Et c’est plein de conviction que nous avons réservé une place de choix au cirque et à la danse, à des moments d’évasion et de doux émerveillement.
Espérons que la nouvelle saison nous permettra un retour à une certaine normalité.

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