Dans la peau de Don Quichotte

La compagnie de ciné-spectacle La Cordonnerie – qui crée en direct les dialogues, les bruitages et la musique de ses films – s’empare de l’oeuvre célèbre de Cervantes. Elle propulse les deux protagonistes de l’épopée ibérique sur les routes de Picardie, entre éoliennes et champs de betteraves. Le personnage romanesque est ici Michel Alonso, modeste bibliothécaire en passe d’achever la saisie informatique des ouvrages quand s’annonce le redouté bogue de l’an 2000. À trop craindre la panne du siècle, il va en perdre les pédales. Et tout comme le « génial Hidalgo », notre humble héros se met à errer à califourchon entre réel et imaginaire, accompagné de l’agent d’entretien Jérôme en guise de fidèle Sancho. Les deux pieds dans une réalité morose et en mal d’utopie, il va fantasmer un monde de chevalerie visible de lui seul.

Retrouvez les artistes à l’issue de la 1ère représentation (15′).

Je hurle

La compagnie La Soupe met en scène la parole de poétesses afghanes, en prenant comme point d’ancrage l’immolation par le feu de la jeune Zarmina. Sur scène, deux comédiennes-marionnettistes et un contrebassiste mènent une enquête à l’aide de cahiers, de vidéos, d’articles de presse et de témoignages enregistrés. Ils recomposent le cheminement fatal de cette adolescente dont le seul tort, aux yeux de sa famille et de la tradition afghane, aura été d’écrire des poèmes. Ses rêves, ses désirs et sa révolte sont incarnés par les mots – retranscrits lors de longs entretiens téléphoniques – des femmes du Mirman Baheer, le cercle poétique féminin de Kaboul.
Je hurle témoigne de cette lutte sur le papier. Il se présente comme un cri poétique faisant résonner le long silence et le courage des femmes d’Afghanistan. Ou d’ailleurs.

Retrouvez les artistes à l’issue de la représentation (15′).

Histoire de la violence

L’écrivain et transfuge social Édouard Louis raconte un viol vécu. Un soir de décembre à Paris, la relation sexuelle et l’échange amical qu’il entretient avec Reda, fils d’immigré algérien, tournent au drame. L’écrivain porte plainte. Un an plus tard, il se confie à sa soeur Clara et caché derrière la porte, il l’écoute raconter l’histoire à son mari.
Laurent Hatat et Emma Gustafsson s’emparent de cette situation comme point de départ d’un spectacle voulu à l’image du roman : sans concession ni pudeur. Du roman au théâtre, la force du texte se sublime en une lutte des corps exposés dans toute leurs fragilité et splendeur, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là et, par là même, esquisser une histoire de la violence.

Retrouvez les artistes à l’issue de la 1ère représentation (15′).

La mouche

Un univers digne de celui des Deschiens.
Trou perdu dans les années 60 : Robert, la cinquantaine, passe le plus clair de son temps enfermé dans son garage où il tente de mettre au point une machine à téléportation. Cet homme dégarni et bedonnant reçoit le soutien indéfectible de sa maman Odette, chez qui il crèche encore. La relation mère-fils est inquiétante et désopilante (un clin d’oeil à l’épisode « La soucoupe et le perroquet » de l’émission Strip-tease à voir ici). Robert réussit à se téléporter au fil d’expériences plus ou moins réussies mais, comme dans le célèbre film de Cronenberg, une mouche va se glisser dans la machine et l’apprenti scientifique va peu à peu se transformer en insecte géant…
Travail corporel, effets spéciaux et esthétique des premiers temps de l’informatique quand toute invention semblait encore possible, ce spectacle va en piquer plus d’un !

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Scapin 68

Coupe afro et lunettes rondes à la John Lennon, jeans à patte d’éléphant, chemisier à fleurs… la pièce emblématique Les Fourberies de Scapin passe à travers le filtre de mai 68 et de ses slogans indélébiles. Les puristes reconnaîtront la fougue des jeunes Octave et Léandre, les envolées des patriarches Arcante et Géronte ainsi que les malices d’un certain Scapin, dans un texte respecté à la virgule près. Mais la mise en scène, elle, est parfaitement endiablée et haute en couleur. Quand le rideau se lève, les pères sont en voyage et les fils rêvent d’amour libre et sans contraintes. La panique s’installe à l’annonce du retour précipité des géniteurs. Et face au projet de mariage arrangé qui se profile, les stratagèmes de Scapin ne seront pas de trop pour contrecarrer – ou pas – les plans paternels. Trois siècles et un grand mouvement estudiantin plus tard, le comique d’un Molière travesti en mode Flower Power n’est jamais paru aussi drôle et spirituel.

Une demi-heure avant la représentation, les artistes proposent un mini-concert sixties façon Woodstock ! 

Souliers rouges

Une petite orpheline n’arrive à pas effacer le souvenir de sa maman, au grand dam de la femme acariâtre qui la recueille sous son toit. Attirée par le rouge, couleur fétiche de sa mère disparue, l’enfant reçoit un jour d’un étrange marchand une paire de souliers rouges aux pouvoirs extraordinaires. Du conte traditionnel de Christian Andersen, la trame demeure : une marâtre abominable, une enfant malheureuse, des souliers magiques, une danse endiablée et un règlement de compte… à la hache ! Mais l’auteure et comédienne Aurélie Namur en détourne la signification pour donner au récit une couleur joyeuse et contemporaine. La tragédie originelle s’émancipe en un comique libérateur et la petite fille, promise à une fin terrible, passe de victime absolue à maîtresse de son destin.

Blockbuster

FR Pas moins de 1400 plan-séquences de grands classiques du genre (plus d’ une centaine!) ont été assemblés et détournés pour créer un long-métrage parodique et survolté. Les bruitages et le doublage des voix sont créés sur scène, en direct, par un groupe de comédiens furieusement habités. Le scénario ? Une journaliste d’investigation (Julia Roberts) découvre un complot international de fraude fiscale. Elle est censurée, licenciée et traquée par un tueur à gage (Sylvester Stallone) commandité par « le patron des patrons » (Michael Douglas).
Blockbuster manie avec une redoutable efficacité les codes du cinéma hollywoodien. Il pointe du doigt les mécanismes du néolibéralisme sauvage dans un film à l’humour libérateur où le peuple, prenant conscience de la violence de la classe dominante, décide de mener la riposte.

Retrouvez les artistes à l’issue de la 1ère représentation (15′).

Madame Bovary & Carmen

Deux marionnettistes-comédiennes se succèdent sur un plateau intime et dépouillé pour donner corps, en toute délicatesse, à deux grandes figures féminines de la littérature. Emma Bovary, tout d’abord, rêveuse d’une vie semblable à celles des romans qu’elle dévore et qui, pour échapper à la morosité d’un mari sans esprit, se réfugie dans les bras de deux amants. Carmen, ensuite, dévoreuse d’hommes et impétueuse séductrice, qui sous le soleil d’une Séville échauffée ne peut être possédée par personne, pas même Don José. Intrigues et personnages clés demeurent pour conserver l’esprit des deux chefs-d’oeuvre de Flaubert et de Mérimée. Mieux encore, la Compagnie Karyatides les assaisonne d’un humour léger, de sonorités mélodieuses et de gestes raffinés, sans en atténuer la dimension tragique.

La compagnie Karyatides sera encore présente au Luxembourg avec le spectacle Les Misérables les 29 et 30 avril au Kinneksbond, Centre Culturel Mamer.

Note importante pour les enseignant.e.s : les séances scolaires ne donnent lieu qu’à une représentation du spectacle Madame Bovary (durée estimée : 60′).

Al Atlal, chant pour ma mère

Al Atlal, poème de l’Egyptien Ibrahim Nagi, interprété par Oum Kalsoum, « l’Astre d’Orient », est une grande chanson d’amour arabe. Ce poème et cette voix féminine inouïe réveillent en Norah Krief son enfance, ses parents immigrés tunisiens aujourd’hui disparus et un ensemble d’odeurs sensuelles et érotiques. Elle mêle à ce chant des lettres adressées à sa mère et des témoignages de personnes qui ont vécu l’exil. De ces récits intimes, sublimés par une musique envoûtante, Norah Krief donne corps à son irrépressible besoin de réconciliation avec une culture refoulée. Avec force, elle évoque la délicate question de nos racines.

Retrouvez les artistes à l’issue de la représentation (15′).

Rotkäppchen / Chaperon Rouge

TOUTES LES REPRÉSENTATIONS SONT SOLD OUT.

Sur un plateau minimaliste, un violoncelliste et un conteur empruntent aux techniques traditionnelles de narration nippones pour raconter le périlleux cheminement du petit chaperon rouge à travers les bois. Avec subtilité, la parole et la musique se répondent pour créer un univers intime et sensible, libérer la force émotionnelle du conte et imprégner les imaginations des tous petits comme des plus grands. Loup, prend garde !

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