Interview avec la chorégraphe Josette Baïz

Créé en début d’année au Festival Suresnes Cités Danse, le spectacle La finale de Josette Baïz ouvre la saison du Escher Theater en orchestrant un métissage de danses joyeux et débridé, pour déplacer les frontières chorégraphiques et relever les talents singuliers de six excellents interprètes.

Quelle a été votre réaction quand Olivier Meyer vous a commandé une création ?

C’est pour moi très agréable de retrouver ce milieu et ces danseurs. A l’audition, j’ai été de surcroît impressionnée par leur évolution technique. Quand j’ai débuté avec la compagnie Grenade, il y a 25 ans, nous avions beaucoup travaillé le hip hop car c’était la pratique la plus courante chez les garçons des quartiers, mais nous restions très ouverts aux danses métissées. Récemment, nous nous consacrons plutôt aux techniques du contemporain. J’ai repéré à l’occasion de cette commande nombre de nouvelles danses, avec un travail au sol affûté et une fluidité étonnante.

Quelles sont les qualités que vous avez privilégiées en choisissant vos danseurs ?

Ils sont très virtuoses, très pointus, chacun dans leur technique : pop, krump, old style, new style, house, dance hall… J’essaie de les sortir de leur zone de confort en leur apprenant le métissage propre à Grenade. Ce n’est pas du collage au sens où chacun s’exprime de manière aboutie dans son style et doit se confronter à la technique de l’autre. Tout le monde doit faire des claquettes, même en baskets, y compris les krumpeurs. Ce qui revient, pour eux, à trahir leur communauté. Mais tous l’acceptent, avec beaucoup de gentillesse, même si c’est un énorme travail. Je sens une belle énergie, beaucoup de plaisir. J’ai dû choisir instinctivement des gens qui ont une énergie très positive. C’est une très bonne équipe.

Comment se passe la création avec le compositeur Thierry Boulanger ?

Je ne le connaissais pas, c’est Olivier Meyer qui me l’a proposé. Thierry Boulanger façonne une écriture musicale très cinématographique, très profonde, qui crée un décalage avec le plateau. Cette commande est un projet jubilatoire et dynamique. Au sein de cette rencontre, nous amenons de la pulsation et de l’humour, du mouvement et de la fantaisie.

Propos recueillis par Agnès Izrine pour le journal La Terrasse.
© photo : Cécile Martini

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