Saison 22/23 : édito de la directrice

Ce que nous avions peine à concevoir hier est devenu réalité. Il est difficile de prévoir quelles seront les conséquences des bouleversements que nous vivons actuellement sur l’imagination humaine. Le théâtre, cette fabrique de poésie et d’imaginaire, saura-t-il prendre le pouls d’une société contemporaine en pleine mutation ? Nous aidera-t-il à préserver notre capacité à réinventer l’humanité, comme l’espérait le dramaturge Edward Bond ?

Aujourd’hui, le théâtre est devenu pour moi un endroit où l’on vient scruter des destins individuels – comme à travers un microscope – par le biais du regard pénétrant et plein d’empathie de l’artiste. Le fait que nous prenions la peine de suivre et démêler les fils de tant d’histoires passionnantes, de faire l’effort de nous intéresser un peu moins à nous-mêmes et un peu plus aux autres, marque notre volonté de créer du lien, y compris avec des personnes qui nous semblent étrangères et dont les préoccupations paraissent éloignées des nôtres.

Grâce à la fiction, le théâtre a cette force de nous faire adopter des attitudes et des opinions que nous ne partagions pas (forcément). Notre saison 22/23 propose une programmation toujours aussi diversifiée et internationale. Elle mettra notamment en avant des créations atypiques, qui suscitent le débat contradictoire et posent, sur des sujets ou des événements connus, un regard différent, singulier et parfois nouveau.

À ce titre, Larisa Faber donne la parole à de nombreuses femmes de notre quotidien qui expriment sans détour leurs points de vue sur l’avortement. Mani Muller et Franz L. Klee rassemblent des écrits intimes pour interroger le rapport entre mémoire et oubli face aux guerres. Renelde Pierlot et Jean Bürlesk se penchent de leur côté sur un autre sujet de société délicat : la maladie mentale au sein de la famille.

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