Pénélope, épouse d’Ulysse, modèle de la femme asservie, fidèle à l’homme absent ? Chorégraphe parmi les plus importants de la Nouvelle danse française, Jean-Claude Gallotta revisite le mythe d’Homère tout comme les codes du ballet classique. Tournant le dos à la blancheur immaculée du spectacle Ulysse qui l’a rendu célèbre, Gallotta imagine un contrepoint plus sombre, plus vital. Dix danseur·euses s’embrasent dans une vision nouvelle de l’héroïne grecque, s’enflamment dans des pulsions charnelles et des accolements sensuels, pour signer une chorégraphie jouissive et décomplexée. Une danse libre. Heureuse qui comme Pénélope ?
Play Replay
Déflagration comique. Courses-poursuites, héro·ïnes manichéen·nes et explosions en tout genre propulsent les circassien·nes de la compagnie The Rat Pack dans de nouvelles sphères cinématographiques. Dans un décor en forme d’écran 16:9, six acteur·rices rivalisent d’audace, de talent et d’invention sur le tournage du cambriolage du siècle. Le scénario s’annonce musclé ! Avec la complicité de l’humoriste Jos Houben, Play Replay joue avec les codes du cinéma d’action en y injectant une bonne dose de virtuosité et d’autodérision. Sur la bande son électro du duo BOLD, le cocktail est trop rare pour ne pas être savoureux.
Folia
Baroque et hip-hop font souffler un vent de folie. Dans une profusion de costumes et de décors dignes des plus grandes machineries du théâtre à l’italienne, dix-neuf artistes se livrent à une partition dantesque. Les cordes des musicien·nes, la voix d’une soprano et les pas des danseur·ses – entre hip-hop et répertoire classique – fusionnent avec brio. De mélodies traditionnelles sud-américaines à des beats électroniques, le chorégraphe Mourad Merzouki et le chef d’orchestre Franck-Emmanuel Comte déplacent le curseur vers un rythme toujours plus rapide et bondissant, qui emporte tout ce beau monde dans un tourbillon final hallucinant.
Concert de Nouvel An
Tambours batá et harmonica. L’édition 2023 du Concert de Nouvel An sillonne l’Amérique du Sud. À cette occasion, Gast Waltzing dirige l’orchestre de chambre Estro Armonico avec comme invités, entre autres, le luxembourgeois Jérôme Goldschmidt, spécialiste de percussions latines, et l’harmoniciste brésilien Pablo Fagundes, qui ont joué respectivement avec les légendes David Gilmour et Toots Thielemans. On y découvre la bossa nova, la salsa, le tango, la samba… et le choro, né au 19e siècle, aux fondements de l’identité musicale brésilienne et résumant ses origines métisses – africaine, européenne et indigène. Un concert pour tou·tes les apasionado·as de musiques et d’América Latina.
Concert d’ouverture
Le coup d’envoi des célébrations du 150e anniversaire de l’Harmonie Municipale d’Esch/Alzette aura bien lieu. Prévu en 2020 et reporté en raison de la pandémie, ce concert propose une programmation musicale éclectique. Les compositions de Chostakovitch (Festive Overture, Op. 96) introduiront la soirée pour laisser dans un deuxième temps le trompettiste Philippe Neumann interpréter une œuvre de Sandro Bucciarelli. Le compositeur luxembourgeois Marco Pütz mettra ensuite en lumière une grande variété de registres avec Concerto for Wind Orchestra, quand l’orchestre eschois puisera pour finir dans la mythologie grecque avec la suite pour grand orchestre d’harmonie d’Óscar Navarro.
Les célébrations se poursuivent en 2023 avec un autre concert les 10 et 11 mars, puis une séance académique le 26 mars.
Natchav
Et si on s’évadait ? Aux premières lueurs de l’aube, sur la place d’une petite ville, une grande toile se dresse vers le ciel : le cirque Natchav est arrivé. « Au nom de la sécurité », les autorités ne l’entendent pas de cette oreille et en viennent à enfermer l’un des acrobates.
La compagnie Les ombres portées – qui crée en direct les ombres, les bruitages et la musique de ses spectacles – nous invite dans les coulisses d’une merveilleuse évasion. Superbe fresque visuelle, Natchav (« s’en aller, s’enfuir » en langue romani) raconte l’histoire d’un cirque qui, pour rester libre, défiera toutes les lois, y compris celle de la gravité.
Adrienne Haan sings Kurt Weill
Un vibrant hommage à Kurt Weill. Adrienne Haan, chanteuse germano-luxembourgeoise qui a fait ses armes au mythique Carnegie Hall de Manhattan, chante Kurt Weill. À mi-chemin entre le théâtre et l’opéra, ce compositeur d’origine allemande, exilé aux États-Unis, est connu pour avoir été censuré par le régime nazi du fait de ses origines juives et de sa sympathie pour le communisme. Adrienne Haan interprète ses plus belles chansons en français, allemand et anglais pour proposer un voyage musical à travers le temps et les continents, du Berlin des années Weimar au Broadway des années 40, en passant par son exil en France.
Six°
« Un rien nous sépare. » Mystérieusement conviés dans une bâtisse abandonnée, cinq personnages vont rire et frémir ensemble, tant cette maison a une âme et deviendra pour eux un trépidant terrain de jeu !
Tours de force, acrobaties au sol, postures suspendues et poétiques : la performance de haut vol alterne entre la comédie, les prouesses physiques et le jeu théâtral, le tout sur une bande son enivrante. Révélations du cirque québécois, ces artistes surdoué·es affichent une complicité contagieuse… au point d’entraîner dans leur sillage, à force d’émotions ressenties et de cascades parfaitement exécutées, un sixième invité : le public.
Un petit trou de rien du tout
Au commencement était un trou. Dans les chaussettes ou dans le fromage, le trou se trouve partout, juste comme ça, sans raison. On peut l’agrandir ou le reboucher. On peut le regarder, jamais le toucher. Il suffit parfois d’un petit trou pour que l’imagination s’y engouffre et vous emporte, l’air de rien, tout à fait autre part. Les trous, comme les portes, sont des passages vers un ailleurs surprenant.
Minimalistes et comiques, deux comédien·nes font apparaître des trous et s’amusent avec eux. La magie de ce monde émerveille alors les plus jeunes. Et vous, que vous évoqueront ces petits trous de rien du tout ?
Les Arrière-Mondes
Ni anges ni démons. Les créateurs Patrick Bonté et Nicole Mossoux cumulent les illusions troublantes pour faire naître, dans ce ballet radical et singulier, une inquiétante étrangeté.
Des hommes et des femmes d’un autre temps émergent de la pénombre. Leurs chemins parallèles – six couloirs voilés de noir – vont tour à tour les révéler et les engloutir. Silhouettes floues aux chevelures improbables, corps aux contours mouvants jusqu’à se désaxer, se dédoubler, voire se démembrer, ces êtres errent tels des spectres qui disparaîtraient d’un coup s’il nous venait l’envie de tendre la main pour les toucher. Peur et merveille : une puissante combinaison !