Édito de la Directrice, Carole Lorang

Le théâtre contemporain doit être le témoin de nos réalités, un témoin à la fois critique et inventif.

Le fil rouge de notre première saison est le courage sous toutes ses formes. Il parcourt aussi bien notre programmation pour adultes que les spectacles jeunes publics. L’un des thèmes clés sera notamment le courage féminin, un courage qui souvent se veut discret, parfois invisible, mais qui sait se montrer tenace et persévérant. Il y aura aussi le courage désespéré de celui qui reprend sans cesse le risque de faire face à ses peurs. Vous avez rendez-vous avec des figures mythiques — qu’elles soient fictionnelles ou historiques — comme Madame Bovary, Carmen, Don Quichotte et Scapin ou encore Hannah Arendt, chacune obtenant un traitement artistique différent.

Pour moi, le théâtre est non seulement un lieu d’émerveillement esthétique, mais aussi un formidable outil socioculturel, qui nous sert à nous interroger sur nos propres vies en nous confrontant à l’inconnu, tout en permettant, à titre symbolique et expérimental, de nous enrichir, dans une certaine mesure, de nous réinventer au contact d’autres réalités. C’est pour cela que le théâtre documentaire trouve également une place de choix dans ma programmation. Il s’agit bel et bien d’un théâtre qui s’inspire de la « vraie vie » pour la transformer en un objet artistique à part entière. Nous avons des spectacles qui parlent de l’autisme, de la situation des salariées transfrontalières, des fake news, de la sexualité ou encore du fanatisme.

Finalement — et c’est peut-être le point le plus important pour moi —, tout au long de cette programmation 2019/2020 et probablement pendant tout mon mandat, je défendrai l’humour sous toutes ses formes, justement comme une attitude courageuse face à l’existence, comme un état d’esprit. Si je parle d’humour, je pense à des spectacles absurdes, décalés, pleins de dérision, des spectacles qui jouent avec le deuxième, voire le troisième degré. Je me réjouis de faire découvrir des créateurs et des collectifs d’artistes qui ne se prennent pas trop au sérieux et cultivent l’autodérision.

Je pense qu’en optant pour une attitude qui autorise le rire bienveillant, on crée probablement la distance nécessaire au bon dosage de la réflexion et du ressenti.

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